Words (Short Films)

Le projet « Short Films » conçu par Isabella Soupart est une exploration de la vie sous forme de mosaïque. 30 films de fiction se croisent, constituant un ensemble choral coloré et dynamique. Individuellement, chaque film met en scène des personnages face à une situation forte, vécue en peu de temps à un moment clé de leur vie. Les personnages se rencontrent dans cette atmosphère de danger imminent et de fuite. Collectivement, cet agencement de situations explore la communication entre les individus, avec ses paradoxes et ses aspirations communes.

Le concept

L’un des principes fondamentaux de « Short Films » est la possibilité concrète de « bousculer l’ordre établi ». Les films peuvent être visionnés chronologiquement ou de manière aléatoire. En résulte un regard mouvant, renouvelé et surprenant, sur ce que peut être la vie humaine, notre propre vie, selon nos choix ou la perception de chacun.

Cette technique de présentation correspond à la lecture typique du web : morcelée et rapide.

Les 30 films sont déclinés en 3 séries possédant chacune leur propre thème.

Les thèmes

Le thème de la première série est « le tremblement ». Le tremblement extérieur au sens force de la nature, qui peut bouleverser la vie, et le tremblement intérieur, purement humain, qui peut bouleverser une vie.

Un exemple de « Short films » sur ce thème : Un couple vit dans un pavillon coquet. Le femme lit dans le salon. L’homme jardine. Soudain un tremblement de terre fait vibrer la maison, de plus en plus intensément. Les objets tombent. Les murs se fissurent. L’homme ne parvient plus à entrer dans sa maison qui se détruit, la femme ne parvient pas à en sortir. Le couple est définitivement séparé.

Les deux autres thèmes sont « l’absence » et « le désir ».

Notons que les trois thèmes s’interpénètrent aisément, tout comme les trente films entre eux. A terme, d’autres thèmes viendront enrichir le projet, pour constituer une sorte de « condition humaine »

Short film # 1 – Words

Dans un lieu d’abord immobile, une journaliste interviewe un homme mais prend la parole à sa place. Dans sa bouche, les réponses prennent la forme d’un long poème d’amour. S’ensuit une course éperdue où le décor lui-même se met à osciller. Lorsque les mouvements de la femme et ceux du lieux s’apaisent, il reste des instants suspendus, des flous, des interrogations, mais plus d’immobilité.