Pourquoi raconter ?
Raconter leur ville aux enfants, c’est leur donner envie de l’explorer. Montrer qu’une ville est créée par ses habitants, c’est souffler dans l’oreille des enfants qu’en tant que citadins, ils ont un rôle à jouer. S’ils deviennent acteurs conscients et actifs de la ville, ils participeront à son amélioration. Ambitieux objectif...
Comment raconter ?
…En employant les ressorts d’un récit fictionnel (aventure et humour inclus), dont l’objectif narratif est intimement lié au but informatif. …En utilisant un univers graphique familier et attractif (à l’évidence dans ce cas : la bande dessinée). …En n’étant surtout pas encyclopédique. La vision est celle des habitants qui aiment leur ville, pas celle de spécialistes.
Qui raconte ?
Avant de définir une structure précise, je contacte des auteurs potentiels. Chance, mes « premiers choix » acceptent avec enthousiasme. L’équipe est constituée de Frank Pé, dessinateur de « Broussaille » et « Zoo », Michel de Bom, scénariste de « Broussaille », Marie-Françoise Plissart, photographe, auteure de vues exceptionnelles de Bruxelles, et moi-même, instigateur du projet.
Les grandes lignes – la fiction
Bruxelles est en danger. Des hommes puissants préparent une mutation de la ville. Ils comptent souiller son image (déjà floue dans et hors de son enceinte) et faire exploser les différends communautaires (et ainsi la Belgique) pour vider la ville de sa substance. Il leur suffira ensuite de la façonner en capitale autonome des affaires, entièrement dédiée aux échanges commerciaux et financiers. Ce « complot » arrive aux oreilles de quelques-uns. Ces derniers forment une équipe « adverse », bien décidée à montrer Bruxelles telle qu’elle est : vivante, à la forte identité. Ce groupe se rassemble autour de X, un zinneke (chien bâtard bruxellois), fin connaisseur de la ville. Ensemble, ils partent en quête des différents visages de Bruxelles. Broussaille, bombardé conteur de l’aventure, assemble ces informations sur le vif en vue d’une publication. Ce livre, le lecteur l’a dans les mains.
Les grandes lignes – le documentaire
Bruxelles est considérée comme un être vivant. D’où cette construction en chapitre. Ouverture (lancement du défi, moteur du récit) La naissance (l’Histoire) Le squelette (les réseaux) La chair (les différentes couches d’urbanisme) L’esprit (les relations sociales) Epilogue (fin du récit. Le livre de Broussaille est terminé)
Les chapitres sont précédés par une page intermédiaire, véritable passerelle narrative, et clos par une photo double (pleine) page, sans texte ni dessin. Cette construction dynamise la lecture, agit comme un liant entre les différentes parties et donne un aspect « carnet de voyage ».
Chaque personnage possède un caractère et un physique bien typés. Ils insufflent de la vie, agissent malgré leurs différences en toute solidarité, et contribuent au suspens narratif. Ainsi, l’aspect documentaire et l’enjeu fictionnel sont étroitement liés. Et « BRE » a tout pour plaire.