Après un défrichage dans la sélection même, je retiens, au niveau filmique par exemple :
Hamlet, de Laurence Olivier, pour sa puissance et sa précision. Olivier laisse le théâtre sur les planches et signe un vrai film de cinéma. La mise en scène « ramassée » rend toute l’intensité du texte. Pourtant, les scènes d’origine sont amputées et bousculées. Une petite merveille d’adaptation.
Hamlet, de Kenneth Branagh, parce qu’il n’y manque pas un mot du texte de Shakespeare. Le film est long et lourd, malgré les efforts visibles de Branagh. Mais le visionner donne un aperçu général de l’œuvre.
Hamlet 2000, de Michael Almereyda. Le seul intérêt réside dans la tentative de projeter Hamlet aujourd’hui. L’alchimie entre le parti-pris réaliste et le texte original déclamé par les acteurs est un échec. Une référence à l’envers, un exemple de ce qui ne fonctionne pas.
La tragédie de Hamlet, de Peter Brook. Captation de la version théâtrale. Brook démonte complètement le texte, en extrait l’essentiel, et épure sa mise en scène. Cette version, sobre et courte, donne le premier rôle aux mots.
Rosencrantz et Guildenstern sont morts, de Tom Stoppard, pour sa liberté et son inventivité. Stoppard prend l’œuvre à contre-pied. Il suit le point de vue de deux personnages secondaires, reléguant dès lors les principaux au deuxième rang. Ainsi décomplexée, cette version joue en toute liberté avec le drame shakespearien. Hamlet vu autrement et avec beaucoup de justesse.
Version de base
Après le travail de recherche et le choix des orientations, vient la mise en place intuitive des éléments. Des notes dans différents cahiers, des schémas punaisés au mur, des textes, images et extraits de film sur l’écran ; tout cela prend forme, sans forcer, avec spontanéité, preuve que la première phase est arrivée à maturité. Notre histoire d’Hamlet est écrite, solide. Je la garde au chaud, comme une préparation culinaire, alors que j’entame la très excitante « prospection tous azimuts ».