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Que les Diables nous emportent !

Ce reportage couvre une période de 17 mois, depuis la nomination de Marc Wilmots comme coach fédéral, le 14 mais 2012, jusqu’au match entre la Croatie et la Belgique, le 11 octobre 2013, qui a qualifié le pays pour la coupe du monde 2014 au Brésil. Durant cette période, les Diables Rouges sont passés de la 54ème place au classement mondial de la FIFA – un des plus mauvais résultat de leur histoire – à la 6ème place – le meilleur résultat de leur histoire.
Les textes du reportage sont exclusivement issus d’interviews télévisées reprises sur Youtube. La grande majorité d’entre elles proviennent de réactions « à chaud » de Marc Wilmots, sélectionneur de l’équipe nationale belge. « Que les Diables nous emportent ! » imagine les tranches de vie de quatre personnages sous l’ère Wilmots.

Le supporter

35 ans. Mène une vie saine pour compenser le temps passé à regarder les matchs des Diables Rouges pendant lesquels il malmène son équilibre alimentaire – par nervosité, se défend-t-il. Fan de la première heure, il ne lâche jamais ses Diables, parce qu’il est un type fidèle, intègre, parce qu’il est là pour ses amis, même dans l’adversité. Toutefois, le subit engouement populaire pour les Diables le perturbe. Pourquoi tous ceux qui le toisaient quand la Belgique se traînait à la 54ème place du classement mondial, se pressent-ils maintenant à ses côtés ? Ce sentiment d’injustice digéré, il se sent fier et contributeur de la victoire des Diables. De par son indéfectible fidélité.

Elio

60 ans. N’éprouve aucune attirance pour le sport, mais s’intéresse, sinon à l’impact sociologique, du moins à l’aspect politico-stratégique du foot, surtout depuis le succès des Diables Rouges, dont il est désormais supporter. D’ailleurs, ne profiterait-il pas de cette occasion pour arborer un nœud papillon rouge sans devoir être soupçonné de défendre une tendance politique ? Et puis, ils tombent bien, les Diables. Pour lui, représentant important du pays, les Diables sont des alliés, ils sont les icônes rassembleuses qui manquait à la Belgique. C’est pourquoi il passe de la presque indifférence (il a beaucoup de soucis, qu’il gère avec courage, mais ça ne suffit pas toujours), à la curiosité, à l’intérêt et enfin au pur laisser-aller lors de la victoire qualificative. D’autant plus que, cette victoire, c’est un peu comme gagner les élections : après, il faut gérer, tenir les promesses, gouverner, quoi.

Le gamin

10 ans. Joue au foot. Les idoles qui tapissent le mur de sa chambre sont argentines, portugaises, espagnoles, et un peu allemandes aussi – c’est inévitable dans ce domaine. La montée en puissance des Diables Rouges donne de l’ampleur et du concret à son rêve de devenir footballeur. Elle crée l’excitation toute particulière de partager avec d’autres des victoires, de les ressentir comme autant de succès personnels. Et les idoles étrangères disparaissent dans les tiroirs.

La journaliste

25 ans. Journaliste débutante. A une préférence pour les sports moteurs, mais les places sont chères. La direction l’envoie faire ses armes dans un secteur calme et morne : l’équipe nationale de football. Cependant, la fameuse chance du débutant lui sourit : les Diables Rouges prennent leur error à une vitesse inattendue. Malgré son comportement professionnel, elle sera également gagnée par la ferveur populaire.

Note  : malgré cetaines apparences, ces quatre personnages sont fictionnels.