Partie 1
Lola court dans une forêt cauchemardesque. Elle fuit une menace inidentifiable. Dans sa course éperdue, elle tombe dans un ravin. Sa chute l’emmène dans une dimension étrange qui s’avère être l’intérieur de son propre corps.
Partie 2
Entraînée par un mystérieux personnage – en réalité son double –, elle traverse différents univers colorés et mouvants, sans possibilité de ralentir ou de s’arrêter. Lola réalise alors que le mystérieux personnage est une projection de son Thanatos, et qu’il règne en maître en elle. Pour s’échapper de l’emprise de son Thanatos, Lola doit provoquer sa propre chute. Elle vainc sa peur et se laisse tomber, prenant ainsi son destin en main.
Partie 3
Lola se retrouve en haut du ravin. Tout est transfiguré. La forêt est apaisée, la menace qu’elle fuyait éperdument s’est matérialisée. Il s’agit d’un adolescent, Matt. Il devient son amour.
Le pourquoi de l’histoire
Gwénola Carrère est venu avec deux envies assez précises pour réaliser son film : Une de ses illustrations, fourmillante de personnages et de situations différentes, riche d’histoires possibles – sorte de collage automatique réalisé à partir de fragments d’images produites peu auparavant. Une envie de musique. Créer une histoire qui rend toute la force vitale et magique que la musique peut m’inspirer. En approfondissant ces idées, nous avons voulu explorer le concept de transfiguration de la vie, sous la forme d’un récit initiatique.
Et en songeant plus avant au potentiel de mon image de base, nous avons commencé à bâtir une fable absurde en 3 temps. 3 temps comme 3 états psychiques différents du protagoniste. En somme une évolution de son identité. D’abord « l’avant », avec la peur de l’Autre (et donc de soi-même). Puis le « dedans » avec la découverte de ce qui l’anime au tréfonds d’elle-même et dès lors, la capacité de se dépasser. Enfin « l’après », ou plutôt le « ici et maintenant », avec l’amour de l’Autre devenu possible.
Le comment du film
Gwénola imagine une structure narrative et formelle symétrique, mais avec la mise en scène de la partie 1 et de la partie 3 en miroir, dans une sorte de continuité. Où la partie 3 est la suite de la partie 1, mais sous un éclairage opposé. La partie 2 est traités beaucoup plus librement.
Techniquement, on opte pour un mélange de fausse et de vraie 3D. C’est-à-dire des silhouettes de type papier découpé, texturées, projetant de l’ombre, combinées à une « vraie » profondeur, que ce soit par une superposition de plans dans l’espace (différentes couches de silhouettes plates) ou par un recours à de la vraie 3D et à sa perspective, pour certains espaces ou éléments.
Nous travaillons en collaboration étroite avec un musicien – DJ Elephant Power – pour intensifier le cortège de sensations de cette histoire.
Avec Gwénola Carrère et Benoît Henken.